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Sigmar Gabriel appelle l’Europe à soutenir le Canada face au comportement agressif de MBS

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Depuis la danse de l’épée de Trump à Riyad en mai 2017, le gouvernement saoudien adopte une politique étrangère de plus en plus agressive. ©DPA

L’ancien ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, a appelé les pays européens à résister aux politiques du prince héritier saoudien dans les tensions qu’il a créées entre Riyad et Ottawa.

Dans une note publiée dans le quotidien allemand Tagesspiegel, Sigmar Gabriel a critiqué la politique étrangère « très agressive » de Mohammed ben Salmane. « Il ne s’agit pas seulement de sa position hostile contre l’Iran, mais aussi d’une politique très offensive envers le Yémen, le Qatar et le Liban », écrit l’ancien ministre allemand des Affaires étrangères.

D’après Gabriel, c’est le soutien politique très fort du président des États-Unis, Donald Trump, qui a enhardi le prince héritier saoudien.  

« Lors de son premier voyage à l’étranger en mai 2017, Donald Trump s’est rendu en Arabie saoudite. Dans son discours à Riyad, Trump a déclaré que l’Iran était l’ennemi commun des États-Unis, de l’Arabie saoudite et d’Israël. Pour Mohammed ben Salmane, cela signifiait le soutien de Washington à tout ce qu’il voulait faire. Maintenant les Saoudiens osent tout. »

Sigmar Gabriel a critiqué ensuite l’attitude très agressive du prince héritier saoudien envers le Canada parce que la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, avait critiqué la situation des droits de l’homme dans le royaume saoudien. Plus précisément, elle a critiqué l’arrestation de la militante des droits de l’homme Samar Badawi.

M. Gabriel rappelle que ce n’est pas la première fois que les Saoudiens réagissent si brutalement contre la critique de la situation des droits de l’homme dans leur pays, car ils l’ont fait avec l’Allemagne aussi.

L’ancien ministre des Affaires étrangères note que ce conflit n’a pas été dégénéré d’un jour à l’autre, mais progressivement. L’affaire remonte, selon lui, à la décision de Berlin de ne plus permettre à l’Arabie saoudite de fabriquer sous licence au moins 250 000 fusils d’assaut allemands G-36 en Arabie saoudite. Cette usine avait été créée avec la technologie allemande entre 2009 et 2013.

L’ancien ministre allemand des Affaires étrangères évoque ensuite le cas du Premier ministre libanais Saad Hariri qui avait démissionné de manière inattendue en novembre 2017 lors de son séjour en Arabie saoudite.

Gabriel écrit : « Le rôle du royaume saoudien n’est pas vraiment clair dans cette affaire, et tout le monde sait que les Saoudiens n’appréciaient pas la politique intérieure de Hariri, notamment en ce qui concerne la coopération absolument nécessaire de Hariri avec l’aile politique du Hezbollah. Lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre libanais des Affaires étrangères à Berlin, lorsque j’ai mis en garde contre “l’aventurisme politique” de Riyad, le gouvernement saoudien a réagi contre l’Allemagne en manifestant une grande indignation. L’ambassadeur saoudien a été rappelé d’Allemagne et il n’est toujours pas revenu. Les Saoudiens ont visé aussi l’économie allemande en menaçant d’annuler leurs commandes. C’est exactement ce que l’Arabie saoudite répète maintenant avec les Canadiens qui ont renforcé leur réglementation en matière d’exportation d’armes et critiqué la situation des droits de l’homme en Arabie saoudite. »

Sigmar Gabriel fait remarquer que le Canada est maintenant le deuxième pays contre lequel Riyad a vivement ripostée en raison de critiques sur la situation des droits de l’homme en Arabie saoudite. Gabriel ajoute que les Saoudiens savent très bien que les relations entre Donald Trump et le Premier ministre canadien Justin Trudeau se sont dégradées et ils veulent en profiter. L’ancien ministre allemand des Affaires étrangères estime que l’Occident ne doit pas accepter cette attitude de Riyad : « Il serait bon et approprié que les Européens soutiennent sans équivoque le Canada et sa ministre des Affaires étrangères. Il ne faut pas reculer devant les menaces économiques de Riyad en raison des critiques formulées en matière des droits de l’homme. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV